Pourquoi le 50/50 entre associés peut mettre en danger votre entreprise.
Créer une entreprise à deux peut sembler équilibré et équitable. Partager le capital à parts égales – 50/50 – paraît être une bonne idée sur le papier. Pourtant, cette configuration peut rapidement devenir un frein, voire un risque majeur, pour la bonne santé de l’entreprise.
Dans cet article, retrouvez plusieurs cas concrets pour illustrer les limites et dangers du 50/50 entre associés.
Le problème du 50/50 : une entreprise bloquée au moindre désaccord
Lorsqu’aucun associé ne détient la majorité des parts, aucune décision importante ne peut être prise sans consensus. Si un désaccord survient, l’entreprise est bloquée.
Exemple concret : chaque année, les associés doivent valider les comptes. En cas de refus, le bilan ne peut pas être signé, ce qui peut bloquer :
- Le renouvellement de la carte professionnelle
- La reconduction des assurances ou des garanties
- Le versement des rémunérations
Dans le pire des cas, les associés pourraient être amenés à rembourser les salaires perçus, faute de validation des comptes.
Une entreprise n’est pas un couple
Contrairement à une relation personnelle, une entreprise a l’obligation d’avancer. Elle doit se développer, prendre des décisions, générer du chiffre d’affaires. Si un des associés ne joue plus le jeu ou bloque volontairement le processus décisionnel, tout s’écroule.
C’est pourquoi il est conseillé d’avoir un associé majoritaire, capable de trancher en cas de blocage.
Des cas réels… et compliqués
Un associé détourne des fonds
Deux associés créent plusieurs sociétés à parts égales. L’un d’eux décide un jour d’arrêter de travailler dans la société commune… tout en continuant à percevoir des frais importants. Il monte ensuite d’autres structures et commence à transférer indirectement de l’argent de la première société vers les nouvelles, dans lesquelles l’autre associé n’a aucune part.
Problème : l’associé actif ne peut ni le forcer à vendre ses parts, ni l’exclure de la société. La seule issue est le rachat des parts, souvent à un prix hors marché, car le vendeur est en position de force.
Mauvaise répartition des rôles
Deux associés décident de se répartir les fonctions : l’un s’occupe du développement commercial, l’autre de la gestion courante. En pratique, le premier génère 100 % du chiffre d’affaires, tandis que le second s’occupe de tâches pouvant être déléguées à un comptable pour une fraction du coût.
Ce déséquilibre crée des tensions et oblige à racheter l’associé inactif, là encore à un prix élevé.
Un couple co-gérant… jusqu’au divorce
Un couple dirige ensemble une agence depuis 10 ans. Lors de leur séparation, les deux associés sont en 50/50.
L’un bloque :
- Le renouvellement du contrat de franchise
- La validation des comptes
- Le renouvellement de la carte professionnelle
Conséquence : l’agence ne peut plus exercer, faute d’assurance et de titre légal. L’enseigne est perdue, l’activité est stoppée.
Quand le blocage devient une stratégie
Autre situation : un associé détenant la carte professionnelle annonce sa démission. Cela laisse l’autre partenaire dans l’incapacité d’exercer, sauf à recréer toute la structure ou à obtenir en urgence une nouvelle carte. Le but : faire pression pour obtenir un avantage dans une négociation.
Ce genre de cas montre bien les risques d’un partage égal des responsabilités sans sécurisation juridique en amont.
Comment se prémunir de ces situations ?
3 conseils concrets :
- Éviter le 50/50
Il faut qu’un associé ait toujours la majorité pour prendre une décision si nécessaire. - Prévoir un pacte d’associés
Il permet de définir les rôles, les conditions de sortie, la rémunération, les modalités de rachat des parts…
S’assurer que plusieurs personnes peuvent détenir la carte professionnelle
Cela évite de se retrouver bloqué juridiquement en cas de départ.
En conclusion
Créer une entreprise à 2 peut très bien fonctionner, à condition de poser les bonnes bases dès le départ. Le 50/50 crée un équilibre apparent, mais c’est une source potentielle de blocage, de conflits et de paralysie.
Pour réussir à deux, il faut de la clarté, de la confiance… et un cadre juridique bien ficelé.
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